Dans les salles rénovées du MAM un bel éventail d'art contemporain d'entre deux guerre jusqu'aux années 70 issu du fonds du musée est présenté.
L'occasion de revoir nombre d'artistes hyper importants et marquants de l'histoire de l'art.
Mais pas que... car on y trouve aussi le portrait d'un homme qui a contribué à élargir le point de vue sur l'art dans les années soixante dix de part son implication dans le domaine de l'art. Je parle de Pierre Gaudibert dont on voit le bureau magnifiquement encombré en photo panoramique et les artistes qu'il a mis en lumière depuis Grenoble jusqu'à Paris. Je l'avais lu dans ces années là et il a contribué à ma réflexion sur l'art et surtout l'action culturelle alors lorsque j'étais travailleuse-étudiante, chose qui aujourd'hui est devenu compliqué soit dit au passage....
Alors voilà. Venue pour découvrir la collection familiale des dessins de la famille Beuys.... parce que c'est le dernier jour, et bien que mon billet d'entrée n'était que pour cette partie du musée, j'ai profité d'un passage incontrôlé vers l'espace de l'exposition majeure, pour m'abîmer dans ma période favorite d'après guerre jusqu'aux années 80 : à moi les Niele Torini, Simon Hantaï, Yves Klein, Daniel Spoeri, Giorgio De Chirico, Zao Wou Ki, Nikki de Saint Phalle.... avant de remonter le temps et de revoir les Picabia, Bonnard, Appel, Grüber, Vlaminck, Utrillo, Valadon,.... et ceux qui ont influencé le couturier Yves Saint Laurent. Ici et là des vêtements dont les sources d'inspiration furent la peinture.
Toutefois, comme toujours en ces lieux, l'oeil se pose sur ce que l'on ne connait pas. Et il est bien qu'il en soit ainsi. Pour cette fois-ci j'ai noté : Nam June Paik et son étrange Olympe de Gouges très très contemporaine : vidéo-sculpture réalisée en 1989 en hommage à la révolution française, avec des mots attachés en idéogrammes : liberté, vérité, bonté, beauté, passion ; la puissance du portrait de Natalia Gontcharova, dont j'ai gardé le portrait des deux femmes espagnoles ; Alfred Courses dont j'ai découvert l'humour corrosif à un propos d'un thème très préoccupant et actuel : la guerre. Il s'agit d'un tableau qui s'intitule : "L'intervention de l'armée est demandée" dédié à Félix Labisse en 1969. Ce peintre très influencée par les primitifs flamants et italiens, peint une satire de la guerre dans un style très réaliste dont j'ai photographié ce diptyque grivois au bébé Cadum où les soldats refusent guerre !
Cet artiste est un exemple de ceux que Gaudibert a défendu et exposé en 1979.
Voilà une bonne moisson de printemps qui souffle un vent de fraîcheur dans la tête.... et l'esprit!