Évidemment, je ne parle pas des photos instantanées prises à la volée que je poste sur ce blog tout au long de l'année. Veuillez m'excuser, je vous en prie. La majeur partie du temps elles n'ont pas la qualité requise de celles "du voyage", celles qui font le témoignage et contribuent au plaisir de la rencontre.
Car prendre des photos c'est communiquer avec les indigènes, avec la nature environnante, avec le moment intense vécu et avoir envie de l'imprimer en sa propre mémoire, à jamais.
Cela étant, ces dix dernières années j'ai renoncé à prendre mon appareil photo. Je ne voulais plus en être l'esclave, je voulais jouir sans contrainte de mon espace temps en voyage. Car l'appareil photo invite à une consommation chronophage exigeante : chaque soir il s'agit de trier, jeter, classer sans quoi, la quantité de prises sature vite la carte mémoire. Le ménage s'impose au fur et à mesure sous peine de saturer au moment le plus inattendu ou au retour avec une colossale masse de travail... Plus léger, le téléphone cellulaire, se gère avec davantage de légèreté. L'appareil photo classique, exige une qualité.
Dans cette exposition prolongée jusqu'à fin juillet, on peut admirer des photos devenues célèbres, réalisées tout au long des 40 ans de carrière de l'artiste : certains clichés sont récents, maintes photos inédites, la plupart connues.
Si la plupart des images de Steve McCurry sont connues dans le monde entier la petite histoire de la bouche du photographe sont agréables à entendre. Ainsi Sharbat Gula," l'Afghane aux yeux verts " de la célèbre photo qui fuit les talibans et se réfugie en Italie...
On apprend grâce à l'audio-guide que cette Afghane a aujourd'hui 49 ans. Retrouvée par le photographe et une nouvelle fois photographiée, 17 ans plus tard. Le visage a bien changé, mais les yeux sont toujours aussi verts. Elle ne sait pas que son visage a fait le tour du monde : "au début, j’étais préoccupée par la publicité de ma photo, mais quand j’ai découvert que j’étais la cause du soutien et de l’aide pour de nombreux réfugiés, alors j’ai été heureuse" a-t-elle déclaré.
Voilà. Je mentirai si je ne vous disais pas combien la nostalgie du sac à dos et voyage à l'aventure, à la rencontre m'a prise au ventre.
J'ai bien eu quelques projets ces dernières années, mais tous abandonnés avec la nouvelle géographie relative au COVID ou les évènements géo-politiques. Adieu l'itinéraire imaginé : transsibérien jusqu'à Vladivostok puis le bateau vers la Corée du Sud, îles du sud du Japon et, remontée jusqu'à Okaïdo...
Ainsi va la vie...