19 May

Orsay, revisité, Sophie Calle l'invitée contemporaine.

Publié par @line - Catégories : #Survivre sans le travail

On connaît le sculpteur Maillol... Évidemment. Mais sait on qu'en quittant le Roussillon c'est à titre de peintre qu'il vint à Paris? Pour la part je découvre certaines de ses peintures avec étonnement. En effet, si l'on m'avait demandé de qui sont ces œuvres colorées pastel aux courbes sobres, c'est à Gauguin que j'aurai pensé.

La seconde salle d'exposition temporaire consacré Gaúdi. Bien évidemment par deux fois à Barcelone j'ai exploré tout le parcours qui permet de découvrir son art, les architectures incroyables et la Sagrada Familia.

Ce qui est intéressant là c'est de pouvoir voir de près, les détails de son travail de sculpture où le moindre tuyau, chapeau de cheminée devient un objet d'art camouflé par son génie décoratif. Du baroque il y en a : du mobilier de dingue façonné avec du cuir et peint, clouté, décoré, des bois, des pierres, du ciment, tout absolument tous les matériaux sont mobilisés pour la fabrication du beau.

L'épilogue de la présentation, nous rappelle que malgré le nombre de ses travaux partout dans le monde il ne fut reconnu dans la complexité et variété de son œuvre qu'après sa mort brutale (accident de tramway)et par la promotion entreprise par Dali de ses réalisations hétéroclites.

Un petit pèlerinage côté des impressionnistes,... toujours agréable, et Courbet, le puissant, le magnifique qui a ému mon ami venu de Besançon exprès admirer les tableaux de son illustre ancêtre, alors que les paysages autour de la Loue n'ont plus de secrets pour lui, ce marcheur matinal. Dans cette salle Courbet réaménagée trône l'origine du monde, on y voit d'ailleurs quelques points paysages accrochés. peu, très peu de public.

Quant aux impressionnistes, je les ai regardé au pas de charge cette fois ci. Je me suis arrêtée par contre en bout de galerie pour admirer le tableau de Maximilien Luce, qui nous montre une rue de Paris au moment de La Commune, en Mai 1871, un souvenir de sa jeunesse lors de la semaine sanglante. Il s'agit d'un anarchiste dont l'œuvre, la vie, furent totalement indissociables de son engagement.

Puis, l'espièglerie mise en scène à l'autre bout du troisième, c'est l'illustration de l'époque du Chat Noir. De quoi amuser petits et grands avec des extraits de courts... le tout en noir et blanc comme il se doit, évidemment.

Enfin, pour conclure, le musée met en avant l'art moderne dans un petit espace dédié depuis le remaniement des salles, leur réorganisation : l'artiste contemporaine du moment, Sophie Calle en est la vedette temporaire.

Comme toujours elle nous plonge dans l'univers de ses aventures insolites et là, il s'agit du Grand Hôtel d'Orsay dont elle a forcé la porte de chantier en latence a choisi de s'y installer ( artistiquement). De l'abandon des lieux, elle a puisé part d'archives papier, d'objets du quotidien du début du siècle, et de ces oublis, elle a réorganisé la matière, retissé un passé flamboyant de ce Palace à l'abandon, où les documents de 1937 témoignent du passage d'hommes et de femmes touristes sortis de l'anonymat...

Avec cette "vie des objets" mise en scène telles des "pièces à conviction", elle nous embarque dans cette aventure qui nous en rappelle une autre. Celle d'il y a plus de trente ans où elle nous avait transporté en filature discrète avec elle, sur les pas d'un couple amoureux inconnu en escapade à Venise espionné dans un cocktail parisien, un soir à Paris.

Toujours aussi vertigineuse, Sophie Calle!

Respirant l'ambiance d'Orsay, on sent les touristes revenus. Ça parle américain, brésilien, espagnol. C'est pas encore plein, plein, mais frémit le retour massif probable des amoureux de Paris pour l'été. Un retour à la normale ?

Musée d'Orsay

1 Rue de la Légion d'Honneur

75007 Paris