Jusques l'exil, il n'avait eu d'attaches fortes. Sa mère qui l'avait abandonné dans un premier temps, reviendra.
Il grandira alors auprès d'elle et de ses frères, balloté dans cette petite enfance entre France et Espagne : après le couvent des Feuillantines à Besançon, il traversera la France pour l'Espagne. De cette époque lui restera la parfaite maîtrise de la langue hispanique...
N'est-il pas curieux qu'il n'ait jamais fait mieux que de baragouiner quelques mots d'anglais?
Il trouvait difficile d'apprendre une autre langue.
La bibliothèque regorge d'éditions rares dédicacées, de livres en anglais (traduits par son fils), des horloges - qui fonctionnent toujours- ponctuent le temps.
Ainsi il se créa des racines avec cette maison de Guernesey où il pouvait réunir les siens, recevoir ses amis.
S'il a eu l'espoir que cet exil fut court, il a craint encore davantage que ce grand lit à baldaquin ne fut son lit de mort.
Les dessins-portraits superbes- réalisés par madame Hugo côtoient une galerie de tableaux représentant la famille au salon proche de l'entrée.
Dans son journal, on lit sa routine à Guernesey : l'écriture le matin dans ses quartiers au dernier étage près de la terrasse d'où il pouvait contempler la mer et son jardin... l'après midi la marche ; de longues ballades sur l'île accompagné éventuellement de ses fils en faisant de la photo.
Car la photo à Guernesey aura été le hobby de Victor Hugo et de ses fils... une petite porte dérobée abrite une chambre noire tout équipée. Elle se trouve dans l'un des salons du rez-de-chaussée habilement cachée dans les tentures du mur.
Sa femme et sa maîtresse se croisaient elles, elles qui n'étaient qu'à cinq ou six maisons de distance, à moins de 100 mètres?
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