La chair est triste hélas!

Le texte (de 2023) cinglant d’Ovidie, “La chair est triste hélas” est l'occasion d'un seule en scène jouissif incarné par Anna Mougladis avec talent. Ovidie, pour elle- même questionne la tristesse des mal baisées, ces femmes soumises aux injonctions sexuelles du système patriarcal. Nombreux uppercuts suivis de punchlines hilarants, le public à 90% féminin de la salle ne boude pas son plaisir : “Les femmes ne baisent jamais totalement gratuitement et ce pour une simple raison : les hommes hétéros baisent mal”! Voilà qui est dit. L'envoi est à charge, on l'aura compris. Il n'est pas question d'être dans la nuance. 

La mise en scène avec des projections sur un rideau strié en grandes lamelles n'apporte pas grand chose, d'autant qu'on peine à voir les images... Quant à la musique elle est détestable du début à la fin. Il reste donc la présence d'Anna Mougladis sur scène très magnétique. 

Derrière nombre de vérités, avec lesquelles les femmes pourront être d'accord sans pour autant adhérer à cette grève du sexe prônée comme solution aux maux nombreux qu'infligeraient les hommes aux femmes... avec un "formatage" des relations sexuelles au sein des couples, des trouples....

Ce qui me semble surtout, c'est que les femmes se sont bien plus émancipées dans leur sexualité que les hommes et ont très certainement un champs de liberté qu'elles s'autorisent à prendre bien plus étendu que celui des hommes hétéros. 

On n'oubliera pas tout de même - bien que les amies m'aient répété que cela n'était pas le sujet!- que ce sont les femmes qui éduquent les garçons et les filles majoritairement... et que pour ce qui est du garçon, le syndrome de Jocaste est toujours à l'œuvre ! 

Pour que la vie sexuelle des couples hétéros évolue, il faudra bien que les deux évoluent -ensemble et- donc l'un avec l'autre plutôt que contre l'autre. À moins que l'individu Roi ne triomphe, raye définitivement l'intérêt même du couple. 

N'y aurait il pas derrière ces excès, un rejet de la sexualité en général ?  De la sexualité, de ce moteur de vie ? 

Le public en tous cas applaudi à tout rompre et longuement l'artiste... Il semble galvanisé. 

C'est au théâtre de l'Atelier

jusqu'au 25 Octobre 2025
Place Charles Dullin
75018 Paris