Ce journal a débuté avec la naissance des Blogs en 2005 pour accompagner les six mois d'aventure en Inde d'où son nom, !ndianeries. Mot inventé dans l'urgence avec un engagement d'un article posté chaque jour sur des ordinateurs locaux, avec des claviers pourris, des temps d'attentes interminables.., d'où des corrections jamais réalisées. J'en implore votre indulgence en lisant "La malle de l'!nde" & les "!ndianeries". Puis, d'autres voyages ont suivi et des humeurs de l'entre deux, et pour finir "Survivre au travail"... la chose la plus formidable qui soit pour les chanceux que nous sommes, à jouir d'une retraite.
Par @line
À la recherche de l'univers Perecquien, c'est entreprendre une ballade dans le haut Belleville et ses jardins en partant du 24 rue Vilin. ( Métro couronne, à hauteur du 66 rue Couronne, la bibliothèque Naguib Mahfouz avec sur sa façade le portrait de Pérec...1936-1982)
David Feinermann a entrepris durant la COVID l'etude et la lecture de ses œuvres afin de guider en donnant envie de lire ou relire cet écrivain facétieux, écrivain du souvenir, celui des siens et de ceux des autres... Il guide une promenade littéraire dont le Rendez vous débute au 66 rue des couronnes... 66 est un nombre qui va hanter Georges. Hasard?
Coïncidences, que David nous propose de passer au crible de nombreux croisements possibles. Ainsi, à la façon kabbalistique, les lettres de l'alphabet traduites en chiffres
vont très vite d'une façon obsessionnelle nous ramener au 66... !
Et puis, il y a des numéros de rues citées par Georges Perec dans ses écrits, à propos desquelles ses biographes donnent des indications dites précises, telle la boutique de sa mère... Où lui même brouille les pistes, donne le 23 de la rue Julien Lacroix.... On s'y rend, et l'on constatera que la rue numérotée passe du 21 au 25. Le 23 n'existant pas! Preuve que l'absence ou la disparition est bien au centre de l'œuvre de Pérec. Imaginaire ou réel, pour lui, la question n'est pas là. La trace, le souvenir est celui que dit l'auteur, qu'importe qu'il soit réel ou pas, qu'il soit son souvenir ou celui d'un autre. Il se l'approprie et c'est ce qui compte. Il n'a pas de justification à donner dans sa capacité créatrice. Elle est telle qu'elle EST.
Le 24 rue Vilin? Disparu. Tentez de voir sur place... Une partie de cette rue si bien décrite qui serpente jusqu'en haut des jardins (donc partiellement détruite depuis 1988, il faut emprunter le parc)... la synagogue ( 49 rue Pali-Kao 75020 ) qui dut l'accueillir quelque fois avec son grand père, qui lui la fréquenta assidument. Car Perec, rappelons le fut loin du judaïsme, bien qu'il connaissait la kabbale, la culture juive, il se tenait à l'écart de la religion se considérant totalement laïque.
Membre de l’Oulipo (groupe littéraire qui s’impose des contraintes dans l’écriture), il fut rendu célèbre par le roman “La Disparition”, écrit sans la lettre “e”.
Sans eux.
Comprendre Georges Perec, c’est tenter de décrypter une écriture empreinte de mystère, se jouant des contraintes, et l’une des œuvres les plus singulières de la littérature mondiale. C’est aussi explorer les "autres lieux" que ce fils d’immigrés juifs polonais qui aimait arpenter la ville nous propose de découvrir, en écoutant notre guide, qui nous rappelle qu'il vaut mieux lire tout Pérec pour le comprendre, et conseille d'entreprendre "W" pour tester notre capacité à le lire...
- 24 rue Vilin. “Avant la Seconde Guerre mondiale, le père, la mère et les grands-parents de Georges Perec (tous d’origine polonaise) habitent cette petite voie pauvre et sinueuse, l’une de celles où se concentrent les immigrés juifs, au cœur de Belleville”. Une rue qui disparaîtra avec la création du parc, en 1988. Sa mère, Cyrla, y tient un petit salon de coiffure, tandis que son père Isie travaille comme ouvrier “sans doute dans des ateliers de fonderie, comme l’Est de Paris en compte alors beaucoup”.
- Place Gambetta. En août 1934, les amoureux se marient à la mairie du 20e arrondissement. Georges naîtra deux ans plus tard. Engagé dans la légion étrangère, son père meurt sur le front, en juin 1940. Sa mère est déportée à Auschwitz en 1942.
- 94 rue des Couronnes. Son école maternelle, qu’il fréquente en 1939, alors âgé de 3 ans. Une plaque commémorative, apposée en 1999, indique que “43 enfants ayant fréquenté cet établissement ont été déportés”. Envoyé à temps par sa mère dans le Vercors, l’orphelin rejoindra, après-guerre, une partie de sa famille paternelle dans le 16e arrondissement. Avant de s’ancrer dans plusieurs autres quartiers de Paris au cours de sa vie.
- Le cimetière du Père-Lachaise. Le 3 mars 1982, Georges Perec meurt d’un cancer fulgurant du poumon diagnostiqué quelques semaines auparavant. Il est alors âgé de 45 ans. Ses cendres reposent dans la case 382 du columbarium. “Perec a toujours aimé se moquer du monde : sa mère morte à Auschwitz, et il réclame d’être incinéré”, écrit alors le dessinateur Reiser dans une planche d’hommage.
La rue Georges Perec. Depuis 1994, une minuscule voie piétonne du 20e, du côté de la Campagne à Paris, porte son nom. Personne n’y habite. “Une rue coupée en deux et courte. Trop courte comme le fut la vie de Georges Perec”, écrit Denis Cosnard, l'un de ses biographes.
La prochaine visite guidée Pérec aura lieu au Père Lachaise le 22 juin après-midi.
David Feinermann
Guide conférencier formations (diplômé d'état)
+33 6 68 25 80 00
david.feinermann@visites-conferences.com
28 rue Basfroi
75011 Paris
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