Ce journal a débuté avec la naissance des Blogs en 2005 pour accompagner les six mois d'aventure en Inde d'où son nom, !ndianeries. Mot inventé dans l'urgence avec un engagement d'un article posté chaque jour sur des ordinateurs locaux, avec des claviers pourris, des temps d'attentes interminables.., d'où des corrections jamais réalisées. J'en implore votre indulgence en lisant "La malle de l'!nde" & les "!ndianeries". Puis, d'autres voyages ont suivi et des humeurs de l'entre deux, et pour finir "Survivre au travail"... la chose la plus formidable qui soit pour les chanceux que nous sommes, à jouir d'une retraite.
Nous découvrons l'hôtel tenu par une famille chinoise, seul lieu d'hebergement et de restauration possible sur des kilomètres !
Jadis ce complexe de bois foncé a dû être le fleuron hôtelier de la région : une vaste cour dessert trois bâtiments d'un étage à cursives, l'ensemble entouré d'arbres et de plantes d'essence cactée, jardin que l'on balaie encore...
La chambre la moins chère (15 dollars, non négociables!) qui nous est proposée affiche un état de vétusté avancé. Le baldaquin coulissant à frou frou cache en fait un vraie moustiquaire qui se révèlent une fois dénouée efficace! Le système ingénieux m'amuse. C'est bien là le seul attrait de cette pièce sombre.
Pas de satellite, donc pas de TV5, mais un puissant ventilateur géant sur pied nous permettra une fois le linge lavé, de le sécher rapidement. En voyage ces détails là comptent beaucoup...
La salle de bain carrelée de haut en bas est à pleurer : la robinetterie fuit de partout et sans quelques précautions on se lave les mains aussi bien que les pieds et les jambes. Pratique, que si l'on est nu!
Et puis, une fois de plus, nous nous sommes fait avoir : pas d'eau chaude la première nuit (car oui, nous avons dormi deux nuits dans ce bout du monde!) !
Lorsque nous l'avons signalé le lendemain, la fille en nous regardant droit dans les yeux a juste appuyé sur un interrupteur et a dit : voilà, vous en avez maintenant!!!
Ingénieurs et chefs d'équipes élisent l'endroit pour ripailler midi et soir.
Ils forment des tablées de cinq à six personnes et débutent d'ordinaire le repas dans un relatif silence – si l'on oublie la mastication toujours audible à bonne distance. Crescendo ils donnent de la voix, mangent en pratiquant un jeu « assis-debout-assis », où l'on se congratule, on trinque à un rythme de plus en plus rapproché, tandis que les visages pâles de l'arrivée transitent au rose, du rose au rouge, et pour certains même, au pourpre! Ceux là, n'entendent plus leur voisin sans hausser le ton et poussent bruyamment leur chaise à chaque « lever-assis » pour terminer le repas cloués au siège plus longtemps que les autres, passant de la vodka locale -pas très forte- à l'alcool de riz, bien plus costaud; nous l'avons testé...!
En effet, le premier soir, celui, où nous n'étions pas revenus questionner à propos de l'absence d'eau chaude, j'ai cru bon commander un petit verre histoire de déguster une spécialité locale : d'une bonbonne plastique géante placée à nos côtés on tira un demi litre de liquide transparent que l'on me servi dans une belle bouteille en porcelaine!
Malgré toutes les apparences l'eau en question, s'avère bien être de l'excellent alcool de riz, de production locale!