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Ce journal a débuté avec la naissance des Blogs en 2005 pour accompagner les six mois d'aventure en Inde d'où son nom, !ndianeries. Mot inventé dans l'urgence avec un engagement d'un article posté chaque jour sur des ordinateurs locaux, avec des claviers pourris, des temps d'attentes interminables.., d'où des corrections jamais réalisées. J'en implore votre indulgence en lisant "La malle de l'!nde" & les "!ndianeries". Puis, d'autres voyages ont suivi et des humeurs de l'entre deux, et pour finir "Survivre au travail"... la chose la plus formidable qui soit pour les chanceux que nous sommes, à jouir d'une retraite.

Au théâtre des Abbesses, hier soir, la dernière à Paris

Le système de Ponzi vous dit-il quelque chose ? Quand il a été arrêté, en décembre 2008, Bernard Madoff, l'escroc du siècle (50 milliards de dollars - 39 milliards d'euros - détournés et 150 années de prison), a déclaré qu'il s'était inspiré, pour son énorme arnaque, d'une "chaîne de Ponzi".

Carlo Ponzi, qui naît vers 1880 à Parme, d'un père postier et d'une mère qui rumine la grandeur déchue de sa famille, est d'abord un petit émigré italien qui traverse l'Atlantique sur l'"entrepont des miséreux". Parti avec 200 dollars en poche, il les perd au poker sur le bateau et débarque à Boston, en novembre 1903, avec 2,50 dollars. La vie rocambolesque de ce "Charlie Macaroni" comme un autre navigue pendant quinze ans, dans cette Amérique du début du siècle où il y a du travail pour tout le monde, entre petits boulots et combinazioni minables.

  Pascal-Victor

De New York à Montréal, d'Atlanta à Blocton (Alabama), il est garçon de café, infirmier ou employé de banque, dans une errance qui le laisse invariablement "costume troué, poches vides". En prison, où il échoue après avoir servi de passeur à des émigrés clandestins italiens, il rencontre Charles Morse , un Madoff avant l'heure, qui lui apprend comment il a mené ses affaires et détourné des fonds bancaires en toute illégalité et - quasiment - en toute impunité.

Puis on retrouve Carlo Ponzi à Boston, vers 1915, où, employé par une compagnie d'import-export, il a apparemment décidé de mener une existence modeste et tranquille. Pas pour longtemps. En 1919, alors que la guerre a provoqué la chute vertigineuse de plusieurs monnaies européennes, Ponzi a une illumination : et s'il spéculait sur les coupons-réponses internationaux édités par les services postaux des différents pays, et dont la valeur est la même d'un pays à l'autre ?

A partir de là, il monte cette gigantesque escroquerie financière qui lui vaut aujourd'hui une notice dans les encyclopédies et les dictionnaires d'économie, et qui consiste, en garantissant 50 % de taux d'intérêt au bout de 45 jours à ses investisseurs, à déshabiller Pierre pour habiter Paul, c'est-à-dire à paver  les premiers avec l'argent des derniers. Au début, ça marche : Carlo Ponzi sera millionnaire pendant un an, avant sa chute, en 1920.

 

"A travers Ponzi, observe David Lescot, c'est le siècle à venir  qui se raconte, d'un point de vue qui n'est ni celui des utopies, ni celui des régimes politiques, ni celui des guerres, mais celui de l'argent", et, donc, particulièrement intéressant aujourd'hui. La réussite du spectacle tient à ce que l'auteur-metteur en scène invente une forme de théâtre épique fluide et léger, sans aucun didactisme, qui lie de manière à la fois souriante et mélancolique l'intime à l'Histoire.

 

Extrait de l'article de Fabienne Darge du 23 janvier, Le Monde.,  

En tournée de février à avril, à Cavaillon, Blois, Nancy, Saint-Etienne et Strasbourg.

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