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Ce journal a débuté avec la naissance des Blogs en 2005 pour accompagner les six mois d'aventure en Inde d'où son nom, !ndianeries. Mot inventé dans l'urgence avec un engagement d'un article posté chaque jour sur des ordinateurs locaux, avec des claviers pourris, des temps d'attentes interminables.., d'où des corrections jamais réalisées. J'en implore votre indulgence en lisant "La malle de l'!nde" & les "!ndianeries". Puis, d'autres voyages ont suivi et des humeurs de l'entre deux, et pour finir "Survivre au travail"... la chose la plus formidable qui soit pour les chanceux que nous sommes, à jouir d'une retraite.

L'opéra des clochards

L'opéra des clochards
L'opéra des clochards
L'opéra des clochards
L'opéra des clochards
L'opéra des clochards

Après un rodage au festival d'Aix en Provence, le voici à Paris, à la Comédie Française. Il s'agit de l'opéra revisité, retraduit, réinterprété, celui de quat'sous, de Brecht et Weil.

Thomas Ostermeirer se plonge dans les bas-fonds du Londres victorien, et met en scène l'opposition entre deux malfrats : Jonathan Peachum, fondateur d'une petite entreprise lucrative de mendicité, et Macheath, le roi des voleurs et maître des bordels qui gère ses forfaits grâce à la complicité de son ami le chef de la police.

La mise en scène se veut légère et cabotine, dénuée d'harangue politique avec un décors minimaliste composé de tréteaux métalliques, de trois néons prompteurs posés au sol tels des Mikados côté jardin et où défilent des bribes de textes apparentés à des "punch-lines" - ces dernières, utiles, résument la scène en quelques mots clefs.

Un ensemble de formes géométriques suspendu m'a fait nettement penser à des artistes tels Lazar
Lissitzky, Kasimir Malevitch ou encore Vassili Kandinsky.
Cependant, ce qui est dommage, c'est que parfois, les images illustratives projetées relèvent d'une superposition d'époques et d'esthétiques qui ne font pas toujours sens avec la dramaturgie en cours d'interprétation.

Christian Hecq fait rayonner avec bonheur la gouaille cynique de Peachum. Il danse et harangue le public avec complicité et plaisir évident. Véronique Vella en mère Peachum et Marie Oppert en Polly sont pas mal non plus dans leurs rôles respectifs... restent le Macheath interprété par Birane Ba, pas toujours convainquant et en tous cas, bien moins que le Brown, policier véreux de Benjamin Lavernhe.

Deux heures quarante sans entracte, avec une partition musicale vraiment réussie... un texte totalement revisité très proche de l'écriture argotique initiale à découvrir.
C'est, je crois la quatrième version que je vois sur scène de cet opéra, et pour la première fois ni politique ni jazzy. Ça change. C'était pas mal et en tous cas une bonne soirée malgré les sièges toujours aussi inconfortables de cette salle rénovée du Français.

J'ai à cette occasion pu revoir l'emplacement de ma baignoire où adolescente, j'ai passé nombre de jeudis après-midi côté jardin. Totalement restructurée, elle est intégrée ouverte sur les places d'orchestre. Dire que j'y faisais des siestes une fois la porte fermée sur le sol à même la moquette, lorsque Racine m'ennuyait !

 

Opéra de quat'sous, de Brecht & Weil.
du 23 septembre au 5 novembre 2023
à la Comédie-Française

Une captation est disponible sur le site d'Arte.tv

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