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Ce journal a débuté avec la naissance des Blogs en 2005 pour accompagner les six mois d'aventure en Inde d'où son nom, !ndianeries. Mot inventé dans l'urgence avec un engagement d'un article posté chaque jour sur des ordinateurs locaux, avec des claviers pourris, des temps d'attentes interminables.., d'où des corrections jamais réalisées. J'en implore votre indulgence en lisant "La malle de l'!nde" & les "!ndianeries". Puis, d'autres voyages ont suivi et des humeurs de l'entre deux, et pour finir "Survivre au travail"... la chose la plus formidable qui soit pour les chanceux que nous sommes, à jouir d'une retraite.

Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires

Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires
Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires
Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires
Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires
Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires
Immigration juive en Argentine - Crespo- Buenos-Aires

Environ 200 000 citoyens de confession juive vivent en Argentine, dont 30 % sont séfarades, originaires du Maroc ou encore de l’ancien Empire ottoman. Les juifs marocains, majoritairement originaires de Tanger, Tétouan et Larache (au nord du Maroc), ont immigré en Argentine dès la fin du XIXe siècle, à la faveur de lois libérales, pour fuir des conditions de vie difficiles.

Beaucoup de juifs des deux communautés habitaient ce quartier Villa Crespo né en 1888 occupé par des ouvriers dont beaucoup au départ travaillaient comme ouvriers dans l'usine de chaussures installée là.

Native de ce quartier, notre guide - Graziella écrit régulièrement pour la revue "El Amanecer"- cf. la photo de l'article postée où elle fait état de ses recherches documentaires sur les habitants du quartier et là, de l'un des métiers ancien exercé.
De nombreuses nationalités se côtoyaient en plus des Arméniens. De grands compositeurs de Tangos y ont résidé. La rue Gurochada conserve de nombreuses traces de cette présence communautaire juive.
Le célèbre Aníbal Troilo (Maison Gardel) y habitait. Le café turc était servi avec les gâteaux par exemple dans un café nommé Izmir où l'on jouait aux dominos ainsi qu'aux autres jeux de société. Les femmes n'y mettaient pas les pieds. Quant aux hommes du vendredi soir au dimanche, certains s'autorisaient à disparaitre pour passer du bon temps auprès de charmantes odalisques !

Il y avait de nombreuses écoles. Malheureusement elles ont périclité et faute d'élèves elles ont fermé durant 20 ans. Si par le passé peu de familles étaient pratiquantes, aujourd'hui celles qui viennent s'installer sont plutôt des familles religieuses.
Zita Troïlo. Famille Farhi, Bensignor, ... Ces familles aux noms séfarades pratiquaient le judéo-espagnol, et dans la rue c'est cette langue que l'on entendait on entendait parlée.

La grande synagogue séfarade du quartier fut détruite avant les années 50 puis entièrement reconstruite. Une tannerie importante rassemblait de nombreux ouvriers. Une partie du terrain du quartier était zone inondable, aussi, l'immobilier moins cher qu'en centre ville constituait une force d'attraction pour ces séfarades..

Un dispensaire - toutes spécialités - juste à côté permettait de soigner gratuitement la communauté du quartier Séfarade.
Un pharmacien, Salvador Gabaï, délivrait des médicaments gracieusement aux membres de la synagogue. Un docteur qui a rapporté le premier en Argentine un appareil à mammographies ; il vivait là et oeuvrait philanthropiquement auprès des plus pauvres... Ces personnes elles-mêmes ne venaient pas de familles riches. Elles restaient solidaires des personnes humbles de la communauté dont elles étaient issue. Il y avait aussi, un célèbre clarinettiste... et de nombreux chanteurs.

Une soprano qui chantait au théâtre Colón habitait cette jolie maison moutarde du quartier. Tout comme le Hazan qui captait l'attention et surtout les oreilles des enfants habitués à écouter aux fenêtres de son habitation ce chantre répéter. Ainsi la culture judéo-espagnole pénétrait les cœurset l'on côtoyait facilement ces célébrités au comportement modeste.  

L'école Shalom Alehem existe encore aujourd'hui : de la maternelle au secondaire en Yiddish uniquement initialement, puis l'enseignement fut délivré en espagnol, et maintenant hébreu...

L'école bénéficie d'une excellente réputation.

À l'église du quartier, notre guide -juive- allait avec ses copines prendre des cours de catéchisme. Son grand père un jour l'a surprise en procession dans la rue ; faisant mine de s'arracher les cheveux il s'est exclamé : mais comment est-ce possible ?
Cette histoire illustre le niveau d'intégration entre communautés. Les communautés apprenaient les unes des autres... juifs ashkénazes, des juifs séfarades et des chrétiens et vice versa empruntant au quotidien des expressions de la langue ou des us et coutumes des uns des autres.

Beaucoup de juifs vivent toujours dans ce quartier Villa Crespo, cependant on ne les a pas dénombrés. Les familles loubavitch récemment arrivées dans le quartier ouvrent de nouvelles écoles, signe de changement.

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