Avant - Garde Russe : Chagall, Malevitch, El Lissitsky.

J'étais sur un petit nuage dans cette très jolie exposition presque 40 ans après celle de Paris/Moscou... à Beaubourg. Cette fois-ci l'angle d'attaque n'enveloppe qu'une très petite partie de l'histoire de l'art, une toute petite fenêtre d'une durée de 4 ou 5 ans et qui porte sur l'initiative de Marc Chagall d'ouvrir une école gratuite aux jeunes hommes juifs de son village natal de Vitebsk. Il est marié depuis peu, il a eu une petite fille et... obtenu la nationalité russe et sa décision est de rendre un peu de ce qu'on lui a donné, là dans ce petit trou perdu ! Et dans son enthousiasme il entend participer à cet élan qu'il sent dans l'ère du temps -on est en 1918- et s'engage dans une utopie créatrice pour "un art de gauche" un rêve d'égalité, de faite de collectifs créateurs.

Directeur - enseignant de cette école au démarrage, lui qui a bien des talents - mais aucun d'ordre pédagogique - il va accrocher dans ce projet des amis dont le très charismatique Kazimir Malevitch et le brillant El lissitsky. Ensemble, ils vont cheminer dans cette école d'art populaire gratuite ouverte à tous enseignants/enseignés et produire dans une fébrilité artistique de pluralité de tendances du figuratif à l'abstraction un courant d'art :  le suprématisme. 

 

Alors là... malgré tout mon attachement à l'art contemporain et toute ma curiosité... je ne me lancerais pas dans une définition... ayant eu du mal à cerner la question. 

Toujours est il que les fans de Chagall souffriront de savoir que ses classes très vite désertées au profit de ses deux amis -surtout de Malevitch- adopteront non seulement le suprématisme, mais rejoindront le collectif Ounovis -"Affirmateurs du nouveau art"- dont les formes infusent toutes les sphères de la vie sociale en vue de l'édification d'un monde nouveau. 

Il ne faut chercher ni intrigue particulière ni conspiration, durant cette période. 

Le désapointement de Chagall dont les classes se vident face à celles de Malevitch qui pleines à craquer subjuguent, le départ de ce dernier en 1922 pour Pétrograd (Leningrad - Saint Petersbourg pour ceux qui suivent encore... ) finira par vider l'école. Cela conjugué au manque d'argent aura raison du projet. 

 

Voilà. Ne manquez pas le très court documentaire amusant où l'on apprend quantité de choses sur ces artistes et tous les autres que je n'ai pas cité et que l'on découvre dans cette exposition qui se tiendra jusqu'au 16 juillet 2018.