Le Myanmar est l'un des pays les plus riches au monde pour ses gisements et sa production de gemmes.
Son sol recèle un vrai trésor géologique monopole du gouvernement qui en dispose via concessions et boutiques de ventes agréées!
C'est la première fois que je visite un musée consacré aux pierres précieuses et pour celui-ci de Rangoon, il faut montrer patte blanche
:
Décliner son état civil sur le registre après passage d'un portique de contrôle, noter le numéro du passeport, puis s'acquitter de 5$, enfin déposer
sacs et appareils photos sous cadenas sous l'oeil attentifs des gardiens et gardiennes.
La visite est instructive : du bloc brut sorti de la mine jusqu'aux plus époustouflantes pièces de joaillerie. Des l'entrée, on est ahuris : là
devant un élégant paon en jade toutes plumes en saphirs, ici par une pagode dorée ornée de 880 pierres précieuses qui totalisent seulement 145 petits carats, et un éléphant simplement
éblouissant...
De nombreuses vitrines concentrent des échantillons de tous les gemmes extraits dans le pays précisant, le lieu d'extraction, la composition, la
densité, la dureté de la pierre, son nom.
Le rubis Mogok tant vanté occupe une place de choix avec son cousin le saphir et bien sur les diamants.
Également à l'honneur, le jade, pierre impériale ou utilitaire, vouée à l'éternité ; outre les services de table, les objets d'ornement ou de
parures, le jade était utilisé pour sceller les orifices naturels des morts après la toilette.
Là encore, la birmanie dispose du quasi monopole de la production de jade... en Myitkyina.
Une ribambelle de pierres achèvent de me convaincre que décidément il faut un expert pour s'y retrouver entre celles, réellement précieuses, et les
semi- précieuses :
améthystes, citrines, péridots, topazes, pierres de lune, quartz, aigue-marines, zircons, oeil de chat, spinelles multicolores, et autres lapis
lazuli !
Les trois étages sous le musée abritent une multitude de boutiques où l'on sait plus où poser les yeux : il y en a pour toutes les
bourses!
Tout à coté du musée se visite la fabrique de la boutique "Ves Joint Venture". On y découvre toutes les étapes du travail artisanal. (Une pensée
pour Thierry à Montmartre, un expert dont je recommande le site et... le travail!)
A la sortie, le magasin d'usine en dollars, et même, en cartes plastiques chose plus que rare au Myanmar où il n'existe pas de distributeurs
automatiques de billets et où aucune transaction internationale n'est possible depuis 2003, date des sanctions américaines...
Situation ubuesque s'il en est qui conduit les touristes à échanger leurs devises au marché noir (auprès de commerçants birmans - qui
officiellement ont interdiction à détenir des devises- mais sont cependant les "seuls habilités" à exercer ces transactions!
Un cours au jour le jour arbitrairement fixé par la junte au pouvoir établi la valeur du change qui varie entre 800 khiaps et 1200 pour 10$ depuis 2010.
Au marché couvert de Bogyoke ou Scott Market (du nom de son fondateur britannique), nous avions fini par repérer le QG de l'homme qui fixait le
cours... dans une bijouterie. Aucune des autres boutiques ne pouvait pratiquer un cours supérieur de 5 000 khiaps à celui qu'il s'arrogeait.